Le chef de l’Etat, Félix TSHISEKEDI, a récemment rappelé dans un communiqué que « la lutte contre la corruption est un des piliers de l’action du Président de la République ». Cette publication fait suite, sans le nommer à un scandale qui a éclaboussé un conseiller spécial du Président de la République. Ce dernier, piégé par des journalistes de OCCRP prétendant travailler pour un conglomérat basé à Hongkong, se serait vanté de pouvoir influer sur le Président. Il aurait également proposé des rétrocommissions dans un contexte suspecté de trafic d’influence et d’abus de pouvoir.
Ainsi, le directeur de la Cellule de communication du chef de l’État, précise dans un communiqué rendu public vendredi dernier (16 septembre) que « toute personne, y compris au sein du cabinet du président de la République, dont le comportement avéré aura enfreint la loi, la déontologie de sa fonction ou le règlement d’ordre intérieur du cabinet présidentiel, subira la rigueur de leurs effets ». Ce même texte cite la création de l’Agence nationale de prévention et de lutte contre la corruption (APLC), la réhabilitation de l’Inspection générale des finances (IGF), la redynamisation de la Cour des comptes et le processus de digitalisation de l’Administration publique comme « preuves tangibles » de ce processus. Créée en 2020, par l’ordonnance du Président de la République, l’Agence de prévention et de lutte contre la corruption a décliné en juin de cette année sa « Stratégie Nationale de Lutte contre la Corruption en République Démocratique du Congo». Plus récemment, elle a diffusé sur les réseaux sociaux des capsules vidéo intitulées « Lutte contre la corruption en 3 minutes chrono » ayant pour d’éclairer sur ses missions et attributions mais aussi d’informer sur son travail, ses actions et ses résultats.
Le Conseil des ministres du même 16 septembre donne les pleins pouvoirs au ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, Ministre d’Etat, Pius MUABILU pour récupérer les biens et maisons de l’Etat spoliés. Il enjoint en effet les ministres concernés à œuvrer pour la sauvegarde du patrimoine immobilier de l’État aussi bien minier, foncier ou encore immobilier, afin de mettre terme aux abus constatés. Cette mesure vise plus particulièrement ceux qui, de rangs et de fortunes divers, ont pu profiter de corruption ou de passe-droit par le passé pour bénéficier de biens appartenant à l’Etat. Le Président dit souhaiter ainsi encadrer la gestion du patrimoine et son administration à travers des dispositions par des mesures strictes.
La semaine dernière également, Amos HOCHSTEIN, Envoyé spécial du Président états-unien Joe BIDENet Coordinateur des affaires énergétiques internationales en visite à Kinshasa a largement insisté sur la lutte contre la corruption.
Les pressions de l’étranger et des ONG sont-elles devenues trop fortes ou est-ce l’approche des élections présidentielles, qui devraient avoir lieu fin 2023 ? En tout cas, le Président TSHISEKEDI semble passer à l’acte sur la matérialisation de ses promesses faites en 2019, lors de la première édition de la journée africaine de lutte contre la corruption.