L’Institut Français des relations internationales (IFRI), centre indépendant de recherche, d’information et de débat sur les grandes questions internationales, vient de publier une étude intitulée « Les influences chinoises en Afrique. 2. Mythes et réalités des relations économiques ». Ce document signé par Alicia GARCIA HERRERO, Alain KARSENTY, Johanna MALM et Thierry PAIRAULT revient sur les fortes relations qu’entretiennent la Chine et l’Afrique depuis la vague des indépendances africaines des années 1960.
Elle révèle que la « Chinafrique » se caractérise par une asymétrie économique et financière renouvelée de l’Afrique à l’égard de la Chine, plutôt que par une interdépendance mutuelle.
D’autres chercheurs de l’IFRI (Jean-Pierre CABESTAN, Elisa DOMINGUES DOS SANTOS, Zhao Alexandre HUANG, Philippe LE BILLON et Thierry VIRCOULON) avaient déjà, en novembre 2021, analysé les multiples « influences chinoises » sur le continent à travers les relations économiques, politiques, diplomatiques et sécuritaires entre les deux espaces. Ils avaient publié un premier opus sous le même titre « Les influences chinoises en Afrique », se concentrant sur les outils politiques et diplomatiques du “grand pays en développement”.
Dans cette nouvelle étude, les auteurs se sont focalisés sur la dimension économique des relations sino-africaines. Ils ont mis en lumière la diversité des acteurs économiques chinois et de la politique chinoise en matière de commerce, d’investissements et de prêts en Afrique. Ils se sont particulièrement penchés sur le secteur forestier en Afrique centrale et le marché des matières premières et l’investissement en République démocratique du Congo.
Il en ressort que la Chine ne participe que très marginalement à l’industrialisation de l’Afrique et réalise de faibles investissements sur le continent. Les entreprises de l’Empire du milieu agissent en Afrique comme prestataires de services, clients et fournisseurs de marchandises. Ils n’interviennent pas comme investisseurs. Le montant de leurs activités commerciales sur le continent est 80 fois plus important que celui des investissements. Sur la période 2017-2019, le montant des contrats des entreprises de BTP chinoises sont douze fois supérieurs aux investissements directs (IDE) chinois en Afrique. En 2019, les IDE chinois sur les pays du continent s’élevaient à 2,7 milliards USD, soit la valeur de la participation du seul groupe automobile chinois Dong Feng dans le constructeur français PSA …